Différence investissement et gestion d’actifs : tout savoir pour bien comprendre

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Homme et femme en réunion d'affaires avec graphiques financiers

Obtenir un rendement supérieur à celui du marché reste l’objectif affiché de nombreux acteurs financiers, mais la majorité d’entre eux échouent à battre les indices de référence sur la durée. L’écart de performance entre les stratégies actives et passives alimente un débat constant dans l’industrie.

Des frais de gestion plus élevés n’offrent pas systématiquement de meilleurs résultats. Pourtant, la popularité de la gestion active persiste, portée par la promesse de surperformance et la flexibilité dans l’allocation des actifs. Les données historiques invitent à nuancer ces certitudes et à examiner les critères de choix avec attention.

Gestion active et gestion passive : deux philosophies, un même objectif

La gestion d’actifs se décline selon deux grandes approches, façonnées par les sociétés de gestion à Paris, à travers la France et en Europe : la gestion active et la gestion passive. Si ces deux méthodes diffèrent par leur mécanique, elles visent toutes deux à faire croître la valeur des portefeuilles sur les marchés financiers : actions, obligations, immobilier, ou encore des actifs plus confidentiels comme les hedge funds ou le private equity.

Du côté de la gestion active, l’analyse des marchés dicte le tempo. Les gérants, véritables stratèges de l’ombre, composent les portefeuilles titre par titre, avec l’ambition de dépasser les performances des indices. Recherche poussée, anticipation des cycles économiques, sélection pointue des titres (stock-picking), arbitrages : cet univers est un terrain de jeu exigeant où l’expertise prime. Les sociétés de gestion d’actifs mettent en avant leur réactivité, leur capacité à éviter les pièges de la volatilité ou à saisir les opportunités au vol.

À l’opposé, la gestion passive revendique la simplicité et l’efficacité. Ici, les portefeuilles se calent mécaniquement sur un indice de référence : CAC 40, S&P 500, MSCI Europe… L’allocation d’actifs suit la composition de ces indices, avec des réajustements programmés. Les coûts sont allégés, la transparence appréciée, et la diversification s’étend largement. L’essor des ETF en est la preuve éclatante : BlackRock, Vanguard ou State Street règnent sur cette scène, offrant un accès à des milliers de titres en un clic.

Choisir entre gestion active et gestion passive, c’est donc une question de conviction, de rapport au risque, de vision sur les coûts, mais aussi d’adéquation avec ses propres attentes. Les sociétés de gestion, qu’elles soient françaises ou internationales, étoffent leur offre pour répondre à cette diversité, sur toutes les familles d’actifs : actions, obligations, immobilier, matières premières ou produits alternatifs non cotés.

Quels sont les avantages et limites de chaque approche ?

Voici ce qui distingue concrètement chaque stratégie, à travers leurs forces et leurs contraintes.

La gestion active attire d’abord par sa souplesse. Les gérants ajustent la composition des portefeuilles en temps réel, priorisent certaines actions ou obligations selon les opportunités détectées, et peuvent naviguer entre thématiques pointues ou segments confidentiels. Cette démarche s’appuie sur le stock picking, l’arbitrage, la sélection thématique, ou encore l’intégration de critères ESG. Elle permet d’aller chercher de la performance là où le marché ne regarde pas forcément : small caps, private equity, hedge funds, ou encore des stratégies adaptées aux cycles économiques.

Cependant, cette recherche de valeur ajoutée n’est pas sans contrepartie. Les frais de gestion sont nettement supérieurs, alourdis par l’analyse, le suivi quotidien et les arbitrages fréquents. Sur le long terme, ces frais pèsent sur la performance. De nombreuses études menées en France et en Europe indiquent qu’une majorité de fonds actifs ne parviennent pas à devancer leur indice sur dix ans. Par ailleurs, la gestion active comporte un risque de sous-performance, lié aux choix humains, aux anticipations erronées ou à la surévaluation de certaines stratégies.

La gestion passive, quant à elle, s’impose sur le terrain de la simplicité et de l’efficacité. Les frais restent très compétitifs, la diversification est massive : un seul ETF peut donner accès à plusieurs centaines de titres, couvrant de nombreuses zones géographiques et secteurs. Cette transparence séduit les investisseurs à long terme, qui souhaitent éviter les rotations de portefeuille trop fréquentes et optimiser leur allocation d’actifs. Le fait de renoncer à toute sélection discrétionnaire limite également les biais comportementaux ou les erreurs de timing.

Mais l’approche passive comporte aussi ses propres limites : elle ne permet pas de sortir des segments surévalués, reste dépendante de la tendance globale du marché, et ne capte pas les rebonds spécifiques à certains secteurs. Pour ceux qui souhaitent privilégier une stratégie d’investissement responsable ou cibler des actifs non cotés, la gestion passive atteint vite ses frontières.

Performances sur le long terme : ce que disent les études et les chiffres

Le débat sur la performance à long terme entre gestion active et gestion passive s’appuie sur une multitude de données issues des marchés financiers français et européens. Les études, comme SPIVA Europe, sont sans appel : sur dix ans, près de 85 % des fonds d’actions françaises gérés activement font moins bien que leur indice, une fois les frais de gestion pris en compte. Ce constat se retrouve sur la plupart des grandes classes d’actifs, qu’il s’agisse d’actions, d’obligations, ou même de certains marchés émergents.

Les géants mondiaux de l’asset management, BlackRock, Vanguard, State Street, mettent en avant la gestion passive pour sa capacité à coller à la performance des indices, tout en maintenant des coûts très bas. Les ETF répliquant des indices comme le S&P 500 ou le MSCI Europe affichent régulièrement des performances supérieures à la moyenne des fonds actifs. Cet écart s’explique principalement par le poids des frais, mais aussi par la difficulté structurelle à surclasser le marché sur une longue période.

Pour autant, la gestion active n’a pas dit son dernier mot. Certains gérants tirent parti de leur analyse sur des marchés de niche : small caps, stratégies alternatives (hedge funds, private equity). Leur savoir-faire peut parfois faire la différence, notamment grâce à une lecture fine des ruptures de marché ou des opportunités isolées. Mais ici, la sélection s’avère plus exigeante : il faut bien comprendre la stratégie de chaque société de gestion et accepter un risque supplémentaire.

Stratégie Performance médiane à 10 ans vs indice Frais moyens
Gestion passive ≈ l’indice (S&P, MSCI, CAC 40 …) 0,1 % à 0,4 %
Gestion active -1 % à -2 % / an 1 % à 2,5 %

En savoir plus

Comment déterminer la stratégie la plus adaptée à votre profil d’investisseur ?

Avant de choisir entre gestion active et gestion passive, prenez le temps de clarifier vos objectifs et d’évaluer votre tolérance au risque. La gestion d’actifs n’oppose pas deux camps irréconciliables : chaque investisseur doit trouver le bon équilibre entre durée de placement, besoins de liquidité et recherche de diversification.

Voici quelques pistes pour vous aider à y voir plus clair selon votre profil :

  • Si la simplicité, la transparence et la réduction des frais sont prioritaires pour vous, la gestion passive répond généralement à ces attentes grâce à des supports comme le PEA, l’assurance vie ou le compte-titres.
  • À l’inverse, si vous souhaitez profiter d’opportunités ciblées, confier votre épargne à des spécialistes ou explorer des thèmes et classes d’actifs spécifiques, la gestion active peut correspondre à votre démarche.

Il est également utile de se pencher sur les différents véhicules disponibles. Certains fonds mettent l’accent sur des critères ESG (en lien avec la taxonomie SFDR ou le label Greenfin), d’autres proposent une allocation sur-mesure, pilotée par une société de gestion ou une équipe d’asset management aguerrie.

Pensez aussi au suivi de votre portefeuille : la gestion passive demande peu d’ajustements, tandis que la gestion active suppose un dialogue régulier avec le gérant, une lecture attentive des reportings et une remise en question périodique de la stratégie. La diversité de l’offre, en France comme en Europe, autorise aujourd’hui une adaptation fine à chaque étape de vie, au rythme des marchés et des évolutions réglementaires.

Au final, chaque choix d’investissement trace son propre chemin, entre ambitions, contraintes et convictions. À chacun de composer sa partition, au fil des cycles et des opportunités, sans jamais perdre de vue ce qui compte vraiment : la cohérence sur la durée.